par
Didier FERET simple
mortel
L'œil de l'esprit
Ou l'art de voir l'invisible,
pour la reconquête de l'ego
Prologue
En ce début de vingt et unième siècle fort troublé, nos
civilisations ou présumées telles se délitant de façon exponentielle,
"l'humain", chacun d'entre nous, s'interroge, dans la mesure de ses
possibilités, tant sur la signification d'un présent souvent douloureux que
sur, dirons nous "la suite des événements".
Le présent ouvrage ne procède d'aucune prétention, en
espérant simplement apporter quelques éléments de réflexion, et voire, avec un
peu de chance, quelque réponse, face à la tenaillante angoisse existentielle
qui étreint non pas "tous", mais bel et bien chacun, à des degrés
divers.
"il est bon pour l'ego d'être incompris des
ignorants"
(d'après Confucius)
1. La liberté débute par celle de la pensée
La libre fantasmagorie de l'esprit qui s'évade de toute
contrainte peut offrir à qui ose penser, des sensations sub divagatrices d'où
la logique acquise, illusoire ou imposée s'esquive subrepticement, au bénéfice
de la liberté individuelle reconquise.
Il ne faut feindre, face à soi, de croire que le fatum
soit fixe déterminance, fatalité destructrice ou dynamique irrationnelle.
Le fin du fin de la perception du fatum consiste à ne pas
rester sur sa faim, dans l'attente d'une fin sans finesse.
Décrire le fatum comme opposé à la liberté n'est que
délire démissionnaire.
Le fatum est indivisible, l'humain infléchira donc sa
propre destinée de sa seule volonté, et le fatum sera alors instrumenté, de
voies naturelles, servant de support.
Quand l'esprit raisonne et que le cœur résonne à
l'unisson, il faut harmoniser résonance et raisonnement, suivant le lieu commun
qui veut que le cœur ait ses raisons que la raison ignore.
Il faut surtout savoir ignorer, non pas le savoir, mais le
"savoir par cœur" qui n'est pas le savoir du cœur, et peut résonner
sans raisonner.
Raisonner faussement engendre l'idée dichroïque du
"raisonnement absolu", mariage contre nature de la raison et du
mensonge.
"Qui raisonne ment" peut n'être point allégation
fantaisiste ou déraisonnable, dans la mesure où il s'agirait d'un raisonnement
entaché de conditionnements acquis ou imposés, ou des deux.
Ici se distingue l'énorme erreur des normes.
La pensée ne peut être "normale" que selon un concept
syncrétique, où, notamment, le fondement de la géométrie euclidienne sera battu
en brèche.
Il faudra alors savoir admettre que la "normale à tel
plan" n'est pas systématiquement à 90° selon le diktat humanoïde
anthropocentrique, mais à 45 ou autre valeur subreptice et fluctuante au rythme
des pulsions de l'univers, qui n'ont d'erratique ou de figé que l'étroitesse de
notre entendement.
C'est en s'insinuant périodiquement "de l'autre côté
du miroir" que la saine et naturelle pensée peut découvrir des
perspectives libérées des illusions de la logique normative, dogmatique,
réglementaire, collectiviste, là où le réel, omniprésent, revêt des formes
diverses et variées, proposant des aberrations virtuelles à quiconque reste
prisonnier du directement visible, ou de l'inculqué.
S'il est commun de dire que "l'œil ne voit que la
surface des choses", il faut comprendre, simultanément à l'appréhension de
cette évidence primaire…
… que le seul visible ne permet que partiellement
l'analyse, et encore moins la compréhension, s'agissant de la révélation de la
facture intime d'artéfacts ou d'actions.
Voyez plus bas le "trompe l'œil" du visible.
2.
Le visible ne représente pas l'avéré complet
Exemple simple:
L'ombre d'un cylindre, observée en élévation, proposera à
l'œil l'idée d'un carré ou d'un rectangle, alors que vue de plan, elle
présentera un cercle à l'observateur.
Le même cylindre observé en 3D changera de forme à chacun
de ses mouvements s'il se meut, et offrira à la vue une succession de polygones
différenciés.
Le raisonnement dogmatique ne pourra alors admettre
"qu'une même chose" soit à la fois carrée et circulaire.
Et nous n'abordons là que l'observation bidimensionnelle.
La simple observation primaire est peu révélatrice, dans
le monde matériel, et pour autant qu'elle soit sous tendue par une pensée
altérée de considérations normatives, elle engendrera souvent des conclusions
erronées, pour ne pas dire "systématiquement", puisque système
arbitraire il y a à la base.
cylindre vu de plan et en élévation
vues de l'esprit
La pensée cartésienne trouve ses limites du simple fait
qu'elle procède d'abaques normatives, et non d'observations syncrétiques orchestrées
de savoirs différentiels, et constituée sur la base d'une quantité édifiante de
dimensions.
C'est en magnifiant l'hétéro suggestion, que l'auto
suggestion sécrète des représentations mentales virtuelles, où les données
brutes sont amalgamées entre elles non pas tant par l'instrumentation issue
d'une "vérité" monobloc, qu'en participant d'une alchimie
protéiforme, aux règles fluctuantes, inféodées à des illusions provenant de
perspectives aléatoires, fuites fuligineuses, frayeurs plus ou moins mystiques.
Le raisonnement normatif obéit à des règles arbitraires,
car substituant le déclaré "normal" au naturel, il chutera
nécessairement sur des résultats induits, procédant d'une facture bien
différenciée de la véritable nature du sujet (ou objet) évoqué.
Nul fatum ne nous feinte à ce niveau, et, sans plagier
personne, souvenons nous du fait que même la mort n'est pas une fin.
Normal et naturel sont donc fondamentalement
protagonistes, ennemis et opposés, ce qui est normal in fine.
(Je dis aussi "naturel", c'est clair).
La promulgation de "règles" d'origine humaine,
se rapportant entre autres à des phénomènes physiques, lesquelles règles, lois,
ou normes se voulant absolues et généralistes, fausse tout le jeu de ce qu'il
conviendrait de tirer du naturel, ceci par l'application compulsive
d'algorithmes disons "locaux", donc extrêmement douteux.
3. Les normes,
dogmes,"lois" et formules
ne sont souvent que des leurres
Exemple: Le principe d'archimède.
"Tout corps plongé dans un fluide, subit une poussée
de bas en haut, égale au poids de fluide déplacé".
D'accord à la surface de notre planète, fonction de la
gravité et de la densité des matières concernées.
Mais dans l'espace intersidéral, ou même interplanétaire,
où la gravitation peut être nulle, et où la notion de "haut" et de
"bas" n'existe plus, le grand principe énoncé jadis ici bas par le
sieur Archimède fera figure de galéjade dirais-je plaisamment.
On peut mesurer à partir de cet exemple, toute la fatuité
de la pensée humaine commune, qui veut toujours tenir ses perceptions
primaires, imposées et limitées par divers facteurs artificiels ou simplement
conjoncturels pour autant de savoirs universels.
Pauvres de nous !
Pour tendre vers la notion d'une compréhension minimale
raisonnée de l'univers, le seul chemin qui peut amener chacun à se comprendre
soi-même, il sera bon de commencer à polariser notre pensée dans une forme
tenant compte de l'orbite des enseignements à tirer de la physique quantique.
Il faudra abandonner un tant soit peu l'obsession de la
"matière" (matérialisme), et
s'orienter l'esprit vers la notion d'énergie, concept plus subtil et ô combien
plus vaste.
Dans le macrocosme de l'énergie, on pourra se référer à la
constante de Planck qui saisit les dimensions d’une énergie multipliée par le
temps.
Il est possible d’écrire ces unités sous la forme d’une
"quantité de mouvement par une longueur" (M·L2·T-1), c’est-à-dire les
mêmes unités que le moment angulaire.
4. Élargir
et approfondir le champ de conscience
L'on s'extrait alors des contraintes et limites
"terrestres", dirais-je, issues de la physique dite classique, et
l'on entre dans un champ encore peu codifié, mais où la perception de réalités
non révélées en phase visible se fait sentir au perçu d'esprits aiguisés, sans
notion d'hallucinations ni d'aneuploïdie, ni de mysticisme.
Énergie, vibration, rayonnement remplaceront la
"vision" matérielle directe, strictement engoncée dans son étui
stéréoscopique, qui la limite à un champ linéaire de 180° au mieux.
L'humain, debout sur le sol de sa planète, ne peut
embrasser du regard qu'un quart de sphère au mieux.
Il sera contraint de se mouvoir pour en voir plus.
Les mouches et les araignées sont mieux loties dans ce
strict ordre d'idées.
Donc, pour percevoir une "dose de réel" pouvant
devenir déterminante, relativement à l'état d'être humain, il faut mobiliser
des moyens impliquant l'usage d'autres dimensions, et, notamment, pour
commencer, la notion de durée.
Le temps, lequel n'est pas dans le spectre du visible.
Planck nous parle d'énergie "multipliée par le
temps".
C'est sans doute un concept un peu abrupt à saisir lors des
prémices d'un raisonnement à cinq dimensions: Les 3 dimensions de
l'espace, plus le temps, et le fatum.
(Lequel fatum étant ici à considérer dans le sens de
"l'état natif et l'action globale du cosmos")
De petits lieux communs plaisants peuvent fournir quelque
repère à nos élucubrations, comme par exemple "tout ce qui n'avance pas
recule", assertion peu crédible au regard de la physique classique, mais
qui nous induit l'idée de durée.
Se tenir immobile, au propre comme au figuré, nous amène à
constater sur la durée des "changements" dans notre environnement,
lesquels ne nous doivent rien, mais agissent bel et bien de par eux mêmes,
articulés du fait du facteur temps.
L'on peut alors approcher une notion relativement fine: Se
mouvoir sans bouger est un axiome d'ordre cosmogonique, plus puissant et
répandu qu'on pourrait le penser de prime abord.
C'est le "travel without moving", cher à Franck
Herbert, mais l'idée de "science fiction", à ce niveau précis, devra
se débarrasser du concept "fiction".
Nous sommes bien dans l'univers du réel. A ce propos,
faisons une incursion dans une représentation primaire du continuum
espace-temps. (Parabole).
Représentez vous mentalement notre système solaire comme
s'il était inclus dans un système orthonormé tridi x, y, z.
Gardons seulement en vue le soleil, la terre, et notre
joli petit satellite nacré. Voyez cela comme s'il s'agissait d'un aquarium.
La terre mène sa trajectoire elliptique autour du soleil, tout
en tournant sur elle même, et boucle un cycle solaire toutes les 365
révolutions nycthémères…
(Peu ou prou, n'entrons pas dans des arithmétiques aussi
pointilleuses que vaines)
Prenons arbitrairement un repère temporel de premier degré
dans la pensée humaine: Le premier janvier.
Imaginons une graduation de notre orbite elliptique,
découpée en 365 parts égales, et imaginons que, lors de ce 1er janvier, la
Terre se trouve à la position 1 sur 365.
Le 2 janvier sur la position 2, etc., et au 31 décembre
suivant, sur la position 365…
En poursuivant notre petit délire, on peut être amenés à
penser qu'année après année, notre planète repasse systématiquement, aux mêmes
jours calendaires de notre échelle de temps, chaque année, en un même point x,
y, z de l'espace absolu.
S'il s'agissait en cela de "se rendre à tel
endroit", (x, y, z) sans avoir à s'auto imprimer nul mouvement, il
suffirait d'attendre la bonne date pour être sûr de l'obtention de l'arrivée à
la localisation subodorée.
Je traite ainsi notre planète comme un tramway suivant
docilement la trajectoire de ses rails.
Dans cet ordre d'idée, les "passagers" voyagent
sans mouvoir leur personne, en traitant avec le seul facteur temps: Ils
attendent leur heure, immobiles et sûrs de voyager dans l'espace relatif, sans
recours à leur énergie personnelle.
Le but de ma fantasmagorie consiste à montrer que le
"temps" est un élément, une énergie en soi, que nul être biologique
ne peut maîtriser ni altérer, mais qu'il peut utiliser, mettre à profit, par
l'usage d'un "savoir faire" personnel adéquat.
"Attendre son heure" peut consister à se
mouvoir, au sein d'un certain ordre de choses, sans "se déplacer"
matériellement…
Ici interviennent les énergies, les vibrations,
l'invisible. Le vertige peut se saisir là d'un esprit peu préparé à cet angle
de vues élargi, au regard de ce que nous appelons notre vie quotidienne.
Courage et patience ! Nabokov écrivait: "La vie est
un éclair de lumière entre deux éternités de ténèbres". Impressionnant,
non ?
C'est le concept d'éternité qui, le plus souvent, nous
taraude l'entendement.
Il n'est guère aisé "d'envisager mentalement" un
passé sans fond, (La nuit des temps, disait Barjavel) et un avenir sans fin…
Et nous nous voulons férus "d'actualité", alors
que c'est un concept parfaitement dénué de signification intrinsèque au regard
de la dimension temps.
Effectivement, est "actuel" ce qui n'appartient
pas encore au passé et pas encore à l'avenir.
C'est à dire que "l'actuel", tel que présenté au
sens commun de l'être humain, n'existe pas, n'a jamais existé, et n'existera
jamais.
Même pas au sein d'un milliardième de seconde. Les
chroniqueurs de "l'actualité" ne nous relatent que le passé récent,
et leurs éventuels propos quant à l'avenir ne sont que spéculation.
Dans la grande saga du temps, seul le présent est absent.
On vit de nos souvenirs passés et de nos espoirs.
Nous sommes de parfaits "hier-demain", c'est à
dire dans un grand néant en termes d'actualité, constat qui dénonce l'incurie
des thuriféraires contemporains, sur bien des plans, mais là n'est pas ici le
sujet central. Le présent n'est que théorie: La demi somme de l'éternité passée
et de celle à venir.
5.
Les énergies
Tout ceci amène ceux des plus "sachants" d'entre
nous à envisager une appréhension du monde, de l'univers, et de soi même, par
l'intégration de facteurs bien réels, mais largement imperceptibles au plus
grand nombre.
Certains poncifs, au regard de ce contexte, revêtent une
acuité quelque peu inattendue.
Je dis volontiers "Vouloir c'est pouvoir", et
si, en retour, certains scepticismes me sont propulsés, je les passe au compte
d'un gradient d'obscurantisme populaire.
Concrètement, il est des êtres humains ayant pu aiguiser
certaines perceptions de leur vie, en y incluant le sens de se sentir
réellement partie de l'univers, une entité autrement vaste que celle de notre
astre natif et de son environnement astrométrique que l'on nomme couramment
"système solaire", un domaine réel, mais infinitésimal aux côtés de
milliards d'autres.
Ces humains là se sont auto formés, soit intuitivement,
soit à la suite de certains stimuli par eux assimilés, à traiter avec les
forces cosmiques, cosmogoniques, énergétiques et dérivées, pour influencer en
leur ego leur fraction de fatum dédié, et celui d'autres congénères, en menant
certaines actions d'ordre énergétique, par l'usage des grandes forces
naturelles, en s'y laissant porter.
(comme le goéland sur le vent)
Le plus difficile, de nos jours, consiste à savoir s'extraire
délicatement des mailles du filet totalitaire qui nous enserre, dans un
exercice de style qui doit bien peu à la matérielle, au sens commun, mais
nettement plus à l'esprit.
Il faut parvenir à s'auto maîtriser, au sein d'un
enchevêtrement de notions et de peurs savamment inculquées par les puissances
délétères qui dominent l'humain, afin de trouver, ou retrouver, une saine
clairvoyance, un jugement fondé sur un mental pur.
Il faut briser certaines tenailles qui broient le libre
arbitre, et dont une mâchoire se nomme "l'interdit", et l'autre
"l'obligatoire". Des notions criminelles et diaboliques.
6.
La
honteuse exploitation
des instincts primaires
La société actuelle abuse outrageusement de l'exploitation
des instincts basiques de notre espèce, qui sont, par ordre de puissance
décroissante, le sexuel, le grégaire, le maternel et la conservation.
L'instinct sexuel est la base de la programmation native
de l'humain, lequel instinct veillant à assurer la pérennité de l'espèce.
Bien des puissances méphitiques ont su en dévier
l'exploitation, comme par exemple les religions.
Quelle hérésie fondamentale, entre autres folies, que
l'exigence de célibat imposé aux prêtres, et quelle source permanente de
drames!
Les "religieux" sont des dictateurs nés, du
moins dans certaines obédiences, nombreuses en fait.
L'instinct grégaire lui aussi est un outil naturel de
sauvegarde de l'individu qui trouve par ce biais exemple auprès de chacun de
ses semblables, lorsqu'il est désorienté, et lui propose, spirituellement et
mentalement un amer, une balise par laquelle il peut se repérer, se recentrer,
garder l'équilibre.
Une publicité préconisant l'usage d'un quelconque artéfact
présenté avantageusement ne devrait en aucun cas être assortie de la formule
"Et vous ?", laquelle induit au sujet, dans un sens outrageusement
mensonger, que le défaut d'emploi de la chose serait lourde carence chez lui.
Épée de Damoclès, menace.
Il est criminel d'abuser de ce levier pour culpabiliser
l'individu, au prétexte frelaté que n'ayant pas fait comme les autres, il
serait répréhensible, anormal, hérétique.
L'instinct maternel est aussi un "instrument de
sécurité" qui prolonge l'œuvre de procréation en suscitant des vocations
propres à magnifier et faire perdurer les voies éducatives, sur les plans
matériel et immatériel.
L'exploiter commercialement est un lourd détournement des
dispositions originelles du fatum universel, et un gaspillage énergétique
notable, qui préjudicie à l'ensemble de l'espèce.
Quant à l'instinct de conservation, il est cyniquement
exploité par des marchands de "sécurité" onirique, qui sont prêts à
vous raconter n'importe quoi pour vous vendre une police d'assurance totalement
inutile.
Cette exploitation démentielle se niche, de nos jours,
dans des recoins quasi inimaginables.
J'entendais une petite vendeuse d'électroménager tenter
d'intoxiquer une brave femme faisant l'acquisition d'un réfrigérateur, en lui faisant
valoir qu'en cas de panne, une bonne assurance la garantirait en matière de
remise à niveau de l'objet et de dédommagement d'éventuelles denrées avariées.
Aspect surréaliste, la gamine, en clair, argumentait
ainsi:
"comme je vous vends une cochonnerie qui va
obligatoirement faire défaut, payez moi donc d'avance la remise en
place…".
En d'autres termes, payez deux fois ! Du tragi-comique.
Autre exemple:
Une prospection téléphonique de compagnie d'assurances
argumentait envers un homme d'un certain âge les dangers des accidents
domestiques… Eh oui !
Mais dans ce cas précis, le drôle de l'affaire fut que le
sujet était un ancien mercenaire qui avait fait les quatre cents coups toute sa
vie, et ne craignait pas de se prendre les pieds dans les tapis !!!
On prend les risques qu'on prend, pas vrai ?
7.
Nul
n'a l'obligation d'être
conforme à quoi que ce soit.
Il faut considérer que la loi, le règlement, la coutume, la
norme, le dogme et tout cet ordre de choses ne devraient être que modestes
prothèses occasionnelles, des garde fou d'exception, à n'utiliser qu'avec
grande circonspection, et en aucun cas composantes indispensables d'un prétendu
ordre public omniprésent.
L'un des mythes les plus destructeurs de notre époque
consiste en cette soif de "reconnaissance" qui obsède la multitude.
Il conviendrait d'être "reconnu" pour exister.
Récemment, un garçon que j'estime pour raisonnable me
disait dans une conversation courante sur nos activités publiques: "Etre
connu, c'est bien, mais être reconnu, c'est mieux"…
J'ai mesuré à ce moment son gradient de conditionnement.
L'idée commune que sous tend cette faiblesse porte la notion de label, de
diplôme.
On sera incité, dans cet univers factice, à accorder la
confiance à un imbécile diplômé, au préjudice d'un sage autodidacte bien
expérimenté.
En donnant dans le cynisme lucide qui me caractérise, je
verrais bien la caricature suivante, au revers d'un veston:
"Incapable officiel", ou mieux "Esclave
garanti", ou encore "Pithécanthrope labellisé".
(Avec, bien en évidence, le signe, le logo, du démon
ensorcelant: Légion d'honneur, palmes académiques ou Léopard's Club, etc.)
Aux antipodes de ces tristes hères, complètement dévorés
par le poison de l'hallucination collective si bien sécrétée par Big Brother,
j'ai connu quelques authentiques individus arborant fièrement le signe
distinctif suivant:
"Simple mortel".
Etre "reconnu", c'est obéir, et obéir, c'est avoir
démissionné de soi-même
Nous vivons une époque où le matérialisme forcené et
l'onirisme militant de la pensée unique, posent entre l'individu et la réalité,
une paroi chaque jour davantage opacisée, qui gomme les repères naturels, au
bénéfice d'épouvantails garantissant l'esclavage de la victime, par
consentement inconscient.
On vend du consentement. "Cliquez sur la case
j'accepte"… "J'en profite"… "Je craque"…
Toute décision prise impulsivement dénonce la dépendance psychotique
du sujet qui ne dispose plus de lui-même, mais s'est trouvé réduit à n'être
qu'une simple pièce de la grande machine synthétique du pouvoir totalitaire.
Phagocyté, rien moins.
L'humain naturel, l'homme "normal" (par
conformité aux caractéristiques d'origine de son espèce) doit mobiliser une
part de son énergie en système d'auto défense contre les agents pathogènes que
constituent les ukases de la présumée civilisation.
Les forces cosmogoniques omniprésentes permettent à chaque
individu qui saura en mobiliser sa part, de prétendre à tous aboutissements
accessibles à l'humain, qu'il en ait conscience ou non.
Faire partie de quelque chose, oui, mais du cosmos, de
préférence, plutôt que de la géhenne, et en aucun cas de clubs d'imbéciles synthétiques,
ou d'esclaves plus ou moins conditionnés et/ou consentants.
8.
L'ère de la Machine
Des auteurs de science fiction, il y a un peu plus d'un
demi siècle, avaient imaginé la fin de l'humanité, par l'action de certaines
créations humaines, telles que des robots, de tous styles…
On finirait par se faire dévorer par les productions
issues de nos cerveaux dégénérés…
Eh bien nous y sommes, et les auteurs de science fiction de
qui je parle font aujourd'hui figure d'augures hautement inspirés. Isaac Asimov
avec ses "lois de la robotique" n'était qu'un doux rêveur, par
rapport à ce à quoi nous assistons.
Il suffit d'observer la rue, pour y constater que les
"connectés", chaque jour davantage, remplacent l'humain standard, en
troquant leur cerveau d'origine, atrophié, contre une prothèse électronique.
Le "smartphone", l'ordinateur, la
"tablette", sont autant d'envahisseurs et d'espions qui mettent peu à
peu la population en coupe réglée, sans faire de vagues, et bien plus
efficacement qu'une armée de tortionnaires.
9.
L'espion à la maison
Tout a commencé avec une géniale invention, celle du
cookie. Une simple ligne de code: – par exemple MC1:UID = 6daa554691bd4
f9089dc9d92e5cdadf4 – déposée sur votre navigateur par les sites Web que vous
visitez, et des publicités ciblées s’affichent sur votre écran.
Appelé ainsi en référence aux biscuits que les restaurants
offrent au moment de l'addition, le cookie apparaît dès 1994, l'année où le Web
s'ouvre au public.
Plus de vingt ans plus tard, il reste le socle de la
publicité en ligne, une industrie qui réalise des milliards de chiffre
d'affaires.
Fiché 108 fois en 3 clics:
Les cookies sont gérés par des sociétés spécialisées qui
les déposent, les récoltent, les classent, les analysent, les agrègent et les
revendent.
Ils servent à vous identifier, à vous pister de site en
site, à retenir vos mots de passe, à gérer vos paniers d'achat, à déterminer si
votre navigation est lente ou rapide, hésitante ou déterminée, systématique ou
superficielle...
L'objectif est de vous "profiler", c'est-à-dire
de créer des fichiers personnalisés, stockés dans des bases de données.
En d’autres termes, de mieux vous connaître afin de vous
présenter le bon message publicitaire au bon moment et dans le bon format.
Vous pouvez effacer les cookies, mais de nouveaux
arriveront dès que vous reprendrez la navigation. Et si vous les bloquez, la
plupart des sites ne fonctionnera plus.
Certains cookies ont la vie dure: Ceux que dépose Amazon
aujourd’hui sont conçus pour durer jusqu'en 2037.
Un exemple :
Dès la page d'accueil du site de e-commerce Priceminister,
votre navigateur reçoit d'un coup 44 cookies provenant de 14 agences
spécialisées comme, par exemple, Rich-Relevance, Double-click, Exelator…
Rendez-vous à la rubrique "Téléphonie mobile",
vous récoltez 22 nouveaux cookies.
Et en cliquant sur la photo d'un smartphone Samsung, vous
déclenchez une nouvelle rafale de 42 cookies provenant de 28 sources: En trois
clics, vous voilà fiché 108 fois par une quarantaine de bases de données.
Si vous commencez à acheter le téléphone mais abandonnez
en cours de route, vous serez repéré par la société française Criteo,
spécialisée dans le "reciblage".
Des publicités pour le produit que vous avez failli
acheter s'afficheront sur votre écran pendant des jours, et vous suivront sur
tous les sites que vous visiterez.
Criteo a besoin de machines puissantes: Pour identifier un
internaute, contacter la plate-forme qui gère ses espaces publicitaires,
proposer un prix, conclure l'affaire et lancer l'affichage de la bannière, elle
dispose de 13 centièmes de seconde, faute de quoi l'espace sera revendu à un
concurrent.
Entreprise de taille moyenne, Criteo reçoit 20 teraoctets
(vingt mille milliards) de données par jour, et touche 850 millions d'internautes
par mois, certains des centaines de fois.
On ignore le volume de données traitées par un géant comme
Google, mais on sait qu'il possède plus d'un million de serveurs dans le monde.
Pour rendre compte de cette réalité, les mathématiciens
ont inventé une nouvelle unité de compte, le zettaoctet (mille milliards de
milliards).
(De l'infiniment grand, à l'infiniment petit: Même profil)
Profils détaillés:
Afin d’affiner le ciblage, les publicitaires croisent les
cookies avec d'autres données récoltées sur Internet :
Votre adresse IP (Internet Protocol, qui identifie et
localise votre ordinateur), votre langue usuelle, vos requêtes sur les moteurs
de recherche, le modèle de votre ordinateur et de votre navigateur, le type de
votre carte de crédit…
Si vous avez livré des informations nominatives –en
faisant un achat ou en remplissant un questionnaire–, elles seront également
exploitées.
Parfois, vos données Internet seront croisées avec
d'autres, provenant du monde réel: Relevés de cartes bancaires, tickets de
caisse, déplacements de votre téléphone…
La société Acxiom, spécialisée dans le croisement des
cookies et des données obtenues par d'autres moyens, vend aux annonceurs des
profils triés selon 150 critères, parmi lesquels "fait de la
couture", "héberge un parent âgé" ou "possède un
chat", etc. etc.
Un fichier de mille personnes contenant des données de
base est vendu en moyenne 60 centimes, mais le prix peut grimper à 250 euros
pour des profils détaillés – comme, pour un laboratoire pharmaceutique, une
liste d'adultes obèses ayant déjà acheté des produits amincissants…
Ces données sont "anonymisées" car, pour vous
cibler, les ordinateurs n'ont pas besoin de votre nom.
Il leur suffit de connaître vos revenus, vos envies, vos
besoins, votre sexe, votre âge, votre métier, vos loisirs, votre origine
ethnique, votre code postal, vos maladies, votre situation de famille, votre
logement, votre voiture, votre religion, vos voyages…
Le Web marchand vous surveille: Le ciblage va jusqu'à
modifier le prix d'un produit en fonction du profil.
Quand un site de voyage voit que vous venez de consulter
un comparateur de prix, il baisse ses prix pour s'aligner sur ceux de ses
concurrents, quitte à se rattraper sur les "frais de dossier".
Si vous vous connectez avec un ordinateur à 3900 euros, le
site affichera des chambres d'hôtel plus chères que si vous utilisez un
portable à 300 euros.
Le libre choix du consommateur, apparemment décuplé par la
puissance de l'informatique, est en fait largement amoindri.
Le drame est que l'homme numérique a parfaitement accepté
de se laisser dominer par les machines "dans le seul but de faire ses
courses de façon moins fatigante", veut-il croire… "Nous laissons les
technologies nous façonner".
Le philosophe David Bates, professeur d'histoire des
technologies à l'université de Californie, à Berkeley, note que les
professionnels du big data exploitent une caractéristique destructrice de l'être
humain:
Ils nous font admettre que nous ne contrôlons pas notre
propre comportement, et ils ont dramatiquement raison, pour une large part.
Les humains, en grande majorité, réagissent de façon très
prévisible à certaines situations, selon des mécanismes cérébraux qu’ils ne
maîtrisent pas.
Une situation qu’amplifie l’accélération de l'innovation:
D'un côté, les technologies de l'information influent sur
notre cerveau:
Nous ne pensons plus de la même façon que les générations
précédentes, souligne David Bates.
Mais par ailleurs, très peu d'entre nous, y compris les
jeunes, comprennent comment fonctionne un ordinateur.
Nous laissons les technologies nous envahir et façonner, mais
nous n'avons pas encore créé des outils intellectuels pour nous aider à
comprendre ce qui nous arrive, et à veiller au respect de notre intégrité.
Le philosophe tente de relativiser cette angoisse
existentielle:
"Depuis les débuts de la civilisation, les humains
sont construits par la culture dans laquelle ils évoluent, et donc par la
technologie qui en fait partie. C'est ce qui nous distingue des animaux."
Nous lui laissons la paternité de ses conclusions, sans
nécessairement les partager.
Pour influencer nos cerveaux, les publicitaires disposent
d'une énorme puissance de calcul. Ils emploient des mathématiciens pour
concevoir les algorithmes, des développeurs pour les traduire en langage
informatique, des ingénieurs pour construire l'architecture des bases de
données, des analystes pour capter et en exploiter les données…
10.
Systèmes auto apprenants
Le secteur vit déjà une nouvelle révolution grâce
aux constants progrès techniques.
La dernière mode est à "l'analyse prédictive" :
Au lieu de réagir au comportement des internautes, les publicitaires veulent
les prévoir afin d’agir par anticipation.
Pour cela, ils font appel à une discipline encore
expérimentale: Le "machine learning", ou apprentissage automatique,
une branche de l'intelligence artificielle.
Il s’agit de doter les ordinateurs de la capacité à
améliorer leurs performances sans intervention humaine.
Selon Franck Le Ouay, directeur scientifique de Criteo,
"Le “machine learning” désigne la capacité d'un programme à s'adapter à
une nouvelle situation. Nous mettons au point des algorithmes auto-régulés et
auto-apprenants".
Par exemple, si un soir, vers telle heure, le programme
détecte que les citadins de telle ville utilisent moins Internet que
d'habitude, il modulera les affichages publicitaires en conséquence.
Mieux: Bientôt, le système pourra constater, en consultant
un site de trafic routier, qu’un gros embouteillage bloque la capitale, et en
déduire que les Parisiens arriveront chez eux en retard, ce qui décalera leur
usage d'Internet…
Criteo, emploie déjà plus de 300 mathématiciens. Le Ouay
place la barre très haut : "Nous devons réussir l'exploit de faire plus de
prédictions avec la même masse de données."
Les expériences se multiplient.
Le mathématicien Erick Alphonse, de l'université
Paris-XIII, met au point un système baptisé Predictive Mix. Il étudie d’abord
deux échantillons d'internautes: L'un verra une bannière publicitaire
s'afficher sur son écran, l'autre non.
En comparant le taux d'achat du produit dans chaque
groupe, il quantifie l'efficacité du message.
Armé de ces premiers résultats, Predictive Mix répartit
les profils en quatre groupes.
L'internaute qui achète un produit sans voir de publicité
est un "captif":
Inutile de gaspiller de l'argent pour le convaincre.
Celui qui achète quand il ne voit pas de publicité, mais
cesse d'acheter quand il en voit est un "réfractaire":
Il faut le laisser tranquille.
Celui qui n'achète jamais rien est à oublier:
Trop difficile à convaincre.
Enfin, celui qui n'achète rien quand il ne voit pas de
publicité mais se met à acheter quand il en voit est un "réceptif",
la cible la plus digne d'intérêt.
Étape suivante, l'ordinateur compare l'échantillon des
"réceptifs confirmés" avec la population générale contenue dans une
base de données.
Tous les internautes dont le profil est similaire à ceux
des "réceptifs" seront à leur tour classés comme tels.
Et l'annonceur éliminera de sa campagne les trois autres
groupes. "Grâce à ce ciblage fin, explique Erick Alphonse, l'annonceur
économise de l'argent, puisqu'il achète moins d'espaces tout en réalisant un
meilleur retour sur investissement."
11.
Taxonomie du Web
Une autre société française, Weborama, s'est lancée dans
une aventure encore plus lourde: Exploiter le "Web des mots".
Grâce à des programmes robotisés, elle collecte les textes
publiés sur un vaste choix de sites et de forums. A partir de ces données
brutes, les linguistes de Weborama ont extrait un lexique de six mille termes
pertinents dans le contexte de la publicité.
Dans un second temps, les mathématiciens organisent le Web
comme un "espace métrique":
Ils calculent la distance relative entre les mots, selon
qu'ils sont plus ou moins souvent associés dans la même phrase.
Puis ils rassemblent ces mots associés en 177 groupes
thématiques: Assurances, jeux d'argent, nourriture, sport, animaux domestiques…
Le patron de Weborama, Alain Levy, résume ainsi son
approche: "Cette taxonomie devient notre vision du Web. La référence n’est
plus le site, mais le mot."
On passe alors à l'exploitation commerciale.
Grâce à des accords avec des agences, Weborama place des
cookies sur des millions de navigateurs. Puis elle les piste à travers le Web, et
collecte les mots publiés sur tous les sites qu'ils vont visiter :
"Chaque profil se voit ainsi attribuer un nuage de
mots qui lui est propre", explique Alain Levy. Les ordinateurs vont
ensuite projeter ce "nuage" sur la base de données contenant les
groupes de mots, et attribuer à chaque profil une note par catégorie.
En croisant les notes – par exemple 13 sur 14 (le maximum)
pour les mots associés à la mode, 12 pour le design, mais seulement 2 pour le
sport, 1 pour les voitures – Weborama va pouvoir dire à l'annonceur qui se
cache derrière chaque cookie:
Ce sera par exemple une femme de 34 à 49 ans, passionnée
de mode, indifférente au sport, détaille Alain Levy. Elle sera sans intérêt
pour certains annonceurs et très désirable pour d'autres. L'Oréal sera prêt à
payer 2 euros pour afficher une bannière sur son écran.
Weborama possède à ce jour 62 millions de profils pour la
France – il y a des doublons, car une même personne peut utiliser plusieurs
appareils (PC, smartphone, tablette).
La mise à jour est permanente, chaque clic provoquant de
nouveaux calculs.
L’analyse prédictive envahit tous les secteurs d'activité.
Des start-up se créent pour faciliter la migration de ces
nouvelles compétences vers les industries traditionnelles.
En France, la société Dataiku a mis au point une suite
logicielle qui permettra à des cadres sans formation informatique pointue de se
lancer dans la gestion de bases de données et l'analyse prédictive:
"Nos clients potentiels, affirme Florian Douetteau,
patron de Dataiku, sont les entreprises industrielles qui possèdent des stocks
de données dont ils ne font rien, et qui veulent les exploiter pour résoudre
des problèmes de façon innovante."
Il cite comme exemple un gestionnaire de parcmètres souhaitant,
à partir des données de stationnement, modéliser la circulation automobile dans
des milliers de villes.
L'espoir suprême des chercheurs est que les ordinateurs
détectent un sens à des données diffuses et chaotiques, livrées en vrac.
En découvrant des modèles et des corrélations qu'aucun
humain n'aurait imaginé, ils répondront à des questions que personne ne leur a
posées.
De ce fait, le débat sur l'existence d'une
"intelligence" chez ces ordinateurs auto-apprenants est déjà
obsolète. Pour les professionnels du secteur, l’important n'est pas de savoir
si la machine fonctionne comme un cerveau humain, mais de constater qu'elle
obtient, par des voies différentes, des résultats égaux ou supérieurs à celui
qu'aurait pu obtenir un humain.
Quant au rapport entre l'homme et la machine, divers
penseurs américains l'ont résumé en une question que chacun devra bientôt se
poser :
Votre savoir-faire est-il complémentaire du savoir-faire
de votre ordinateur, ou votre ordinateur fait-il un meilleur travail sans vous
?
De fait, les mathématiciens ont commencé à détruire
certains métiers de la publicité
analystes, media-planners, etc. Reste à savoir si la montée en puissance
de ces techniques de plus en plus invasives va entraîner une réaction des populations
visées.
Ce serait hautement souhaitable…
12.
Stratégies d'auto défense
Le philosophe David Bates rappelle que rien n'est jamais
joué: "Le fait même que notre cerveau soit malléable signifie que la
technologie ne nous prédétermine pas entièrement", veut-il estimer.
A certains moments historiques, nous pouvons décider de ce
que nous allons devenir. Mais pour cela, il faut réfléchir et agir.
Or, c'est peut-être ce qui nous effraie le plus. Si nous
décidons que l'innovation est devenue incontrôlable, nous nous déchargeons de
toute responsabilité, c'est plus confortable." (et mortel, aussi)
De son côté, Mélanie Swan, une créatrice de start-up
californienne qui se définit comme une "philosophe de la technologie",
remarque que de nombreux internautes commencent à déployer des stratégies
d'autodéfense :
"Ils éparpillent leurs données sur plusieurs sites –
leurs photos chez un prestataire, leurs e-mails chez un autre, leurs requêtes
chez un troisième– dans l'espoir qu'aucune de ces sociétés ne pourra établir
leur profil complet.
Ce comportement est l'indice d'une “proto-sensibilité” à
ce problème. Ils sentent que quelque chose ne va pas, restent un moment
impuissants, mais c’est en train de changer. Ils vont se ressaisir."
Selon Mélanie Swan, on assiste aux Etats-Unis à la
naissance d'un mouvement intellectuel visant à inciter les internautes à
devenir des sujets actifs dans cette affaire
"Quand nous laissons une entreprise s’emparer de nos
données personnelles, nous effectuons une transaction, nous livrons une matière
première qui a de la valeur".
Or, nous n’avons aucun pouvoir de négociation, nous
acceptons les conditions imposées par l'industrie."
La solution est évidente: "Je pense que les internautes
vont s'unir et s'organiser pour défendre leurs intérêts en tant que
fournisseurs de données.
Pour cela, ils vont s'inspirer des associations de défense
des consommateurs, ou même des syndicats ouvriers."
Si les internautes parviennent à changer le rapport de
force avec l'industrie, ils pourront exiger d'être payés pour leurs données, ou
refuser de les voir exploitées, ou imposer des conditions et des restrictions à
leur usage.
Pour les penseurs de la Silicon Valley, cette stratégie sera
sans doute plus efficace que des lois imposées par les États, toujours en
retard d'une guerre.
13.
Fi de "l'économique", donc !
On le voit, dans notre monde mercantile, tout s'articule
autour de "l'économique", ce qui veut dire, sur le plan de l'être
humain, autour de valeurs virtuelles totalement illusoires, mais bel et bien
destructrices.
Nos contemporains s'épuisent à se ruer sur des objectifs
qu'ils n'obtiendront jamais, et s'auto détruisent mutuellement dans une course
vaine vers des "possessions" diverses qui sont autant de leurres.
L'argent ? Peu coopératif avec l'humain. Il me remonte un
souvenir ancien: Un jour, j'ai vendu ma maison, et le notaire m'a remis en
échange un rectangle de papier de 8 cm sur 16, qu'il appelait
"chèque"… Je me suis demandé comment je logerais le soir, avec ma
famille, par l'usage de ce seul outil (…)
Que veut dire "posséder", rapporté à la gent
animale ? (des vivants, assujettis aux mêmes besoins réels que nous).
Le tigre ou l'oiseau ont-ils besoin de posséder quoi que
ce soit pour mener leur vie intrinsèque, dans le concert de la mère nature ?
Un humain n'a qu'un unique devoir:
Prendre soin de lui même, sans attenter à l'intégrité de
ses semblables.
Ceci requiert une certaine dose de courage, et un minimum
de savoir. L'acquisition du savoir nécessite du courage, et la mise en œuvre
dudit savoir également.
Un sage dicton populaire guère plus en honneur s'énonçait:
"La paresse est la mère de tous les vices".
C'est d'autant plus vrai de nos jours, où il ne manque pas
de sirènes pour nous corner aux oreilles tout le bien que l'on serait censé
recevoir depuis l'assistanat, le "coaching" et toutes ces foutaises.
(Pardonnez le terme).
Se prendre en charge soi-même, mépriser les épouvantails,
ne se laisser aller à aucune allégeance sont les principes incontournables
d'une bonne vie.
Si la devise des anarchistes du 19e s'énonçait "ni
Dieu ni maître", nous pensons plus raisonnable de développer l'idée
suivante:
Le rapport à Dieu est l'affaire intime de chacun, qui doit
le vivre seul et peut le refuser, mais sans y tolérer aucune interférence, et
le seul "maître" humain à qui il convient de faire allégeance n'est
autre que soi-même.
Nul ne devrait accepter de recevoir des ordres de la part
d'aucun de ses semblables, jamais, en aucun cas, d'aucune manière. Hors le Dieu
des croyants, (notion d'autorité) "les autorités" humaines peuvent
n'être que des associations de malfaiteurs.
Si ce propos vous choque, voici pire:
Il faut éliminer les esclaves, car ce sont eux qui, par
leur soumission imbécile, fabriquent le dictateur. L'abusif est le fait de
l'obéissant et non de l'ordonnateur.
14.
De l'esclavage consenti
Si vous éliminez les esclaves jusqu'au dernier, et menacez
de disparition quiconque envisagerait de se soumettre à l'autorité frelatée
d'un tiers, vous aurez éradiqué la dictature de la surface du monde.
Vaste programme, qui s'instaurera tout seul, tôt ou tard.
On appellera cela l'apocalypse.
Certains "pouvoirs publics" pourchassent
pénalement les addictes de certaines drogues, que, parfois, ils vendent
eux-mêmes Dans la mesure où ces victimes (les drogués) ne s'appartiennent plus,
ils sont devenus des esclaves, tout simplement.
Ils obéissent, aveugles, à une force qui n'émane pas
d'eux-mêmes, et qui les exploite à son seul profit, jusqu'à les détruire.
Il en va exactement de même pour les moutons volontaires
qui acceptent de subir les diktats de puissances totalitaires.
Le panurgisme social est un crime contre l'humanité. C'est
l'abdication de la dignité humaine. Ils renient tout Dieu et fabriquent leur
diable, lequel fonctionne comme tel.
Il est important de "s'appartenir à soi-même",
c'est à dire de récuser l'action de toutes influences, avant de les avoir
passées avec minutie par le filtre de nos savoirs et de notre bon sens. Il faut
traiter ainsi la moindre sollicitation, la moindre suggestion.
Dans cette tâche de vigilance autour du "recentrage"
sur soi-même, le ressenti des forces cosmogoniques de tous ordres est
important.
Les gens d'obédience théiste vous diront "Dieu y
pourvoira", ce qui nous paraît fort sensé, intrinsèquement.
Mais celui qui se voudrait tout simplement agnostique, ne
souhaitant pas évoquer l'idée de "Dieu", pourrait penser et dire
"je m'en remets à la mère nature". (Le naturel, en aucun cas le
"normalisé").
La nature, le cosmos, l'univers, Dieu, le grand
Architecte, le grand Tout harmonique…
Une liste de termes et d'expressions qui amène l'humain,
sans nécessité de mysticisme, à reconnaître son état "d'infime
fraction" d'un grand tout, qui englobe non seulement la totalité de
l'espèce humaine, mais l'ensemble des vivants, et l'ensemble des éléments qui
composent l'univers.
A ce niveau, il convient de viser la notion de sérénité,
et de ne point se conformer aux mœurs de l'époque, qui tendent à nous épuiser
en vaines compétitions.
Il est bien inutile de prétendre, et même de parvenir à
être "le premier" devant tels ou tels de nos semblables, dans la
mesure où le fait de briguer une reconnaissance d'excellence n'est que l'aveu
d'un complexe, d'une part, et, beaucoup plus grave, amène à une allégeance, ce
qui peut être mortel, rien moins.
15.
L'émulation sociale est vaine
Se trouver soi même, ne pas dépendre des autres, respecter
chacun et s'approcher de la sérénité sont autant d'objectifs spirituels
difficiles à poursuivre dans le tintamarre, la cacophonie, la frénésie, la
folie du monde, mais c'est pourtant bien là la voie royale.
L'énergie universelle est à la disposition de tous les
vivants. Les animaux l'utilisent spontanément, mus par leurs forces
instinctuelles, qui sont programmation naturelle, exempte de toute dérive.
Nous aurions bien des leçons à recevoir d'eux, en sachant
prendre le temps de les observer minutieusement.
L'ennui, de nos jours, c'est que le rythme que veut nous
imposer la dictature nous occupe à un point tel que nous ne pouvons plus
satisfaire normalement nos besoins naturels.
(Sans connotation scatologique: Il s'agit de besoins
d'esprit).
16.
Qu'est-ce donc que la vitesse, au juste
La "vitesse" est l'un des leurres actuellement
les plus utilisés… Pourtant c'est un gouffre sans fond. Vous comprendrez mieux
ce que cela signifie en survolant encore une fois le concept de physique
quantique.
Voyez un peu:
Il est admis par l'état actuel de nos connaissances dites
"scientifiques" que l'élément qui se déplace le plus vite, dans
l'univers, c'est la lumière, à la vitesse de quelque trois cent mille
kilomètres par seconde.
Une année lumière est la distance parcourue par un
"mobile" ayant voyagé 365 jours
Soit 94608 000 000 000 km. Quelque chose comme cent mille
milliards…
Et on distingue, (les astronomes) des éléments
intersidéraux appréhensibles par les instruments actuellement à notre
disposition, qui se situeraient à des milliers, des millions, des milliards
d'années lumière.
Conscients de cela, comment envisager l'envoi d'un
quelconque "messager", en direction de "l'autre bout de
l'univers", lequel "messager", en lui supposant une
"arrivée" se situant dans le "possible", sans concevoir
l'idée comme quoi ce "messager" de l'espèce humaine terminerait sa
course après que des millions de générations eussent succédé à ses
instigateurs…
Vertigineux !
Maintenant, dans un mode de pensée plus proche de notre
quotidien, imaginez vous un avion de modèle courant, qui se déplace à 900 Km/h
environ, disons de Paris à New York.
On peu aisément comprendre son azimut: Plein ouest, et on
connaît sa vitesse par rapport au sol. Des notions du niveau école primaire de
nos jours.
Maintenant, regardez un peu: Imaginez vous que vous êtes
tout à l'avant de l'avion, et que vous vous rendiez à l'arrière, à pied bien
sûr, à la vitesse, disons, de 4 km/h (On ne court pas dans les couloirs d'un
avion de ligne)
Quelle est la vitesse de votre déplacement ? 4 km/h par rapport au sol de l'avion, c'est simple.
Mais par rapport au sol, vu que vous allez à l'opposé du
sens de déplacement de l'objet, ce sera à 900 km/h moins 4 km/h, soit 896 km/h…
Comment pouvez vous vous déplacer, au même moment, à la
fois à 4 km/h vers l'est et à 896 km/h vers l'ouest ????
C'est pourtant bien vrai. La réponse procède de la logique
fondamentale: On se déplace à telle vitesse, mais nécessairement par rapport à
tel contexte…
Donc le continuum espace temps est bel et bien
relatif. (Voyez les thèses d'Einstein)
Les notions de distance, de dimensions, telles que nous
les concevons sont dénuées de toute signification à l'échelle cosmique.
Il faudra réfléchir plus avant, et prendre la peine de
nous élaborer des représentations mentales plus appropriées.
En effet, comme nous sommes partie d'un grand tout, à
l'intérieur duquel il est évident que si le moindre message radio peut prendre
un bon milliard d'années pour toucher le port, dirons nous, la notion de
vitesse, de déplacement, de distance, qui nous habite est nulle.
Une représentation onirique chancelante.
Pourtant, on "paye des amendes", au dessus de 50
km/h…
Partant de là, s'il nous est quasi impossible de faire
circuler de l'information, au sens où nous le formulons, en direction
"d'autres rivages" cosmiques, il faut nous résoudre à comprendre que
ce qui est avéré ici l'est ipso facto d'un bout à l'autre de l'infini, et que
notre concept "information" est quelque peu vide de sens.
Il ne peut en aller différemment.
Penser autrement reviendrait à dire qu'un fait non
divulgué n'existerait pas.
Ou confinerait, suprême orgueil anthropocentrique, à
considérer que notre modeste sphère locale serait une exception dans l'univers,
et n'obéirait pas vraiment à sa nature globale.
On en viendrait à des polémiques sans fin sur l'entropie,
sur l'organisation ou la désorganisation de l'univers, au sein duquel nous ne
sommes que des milliardièmes de milliardièmes d'epsilon, ne le perdons pas de
vue, et sur lequel nous ne disposons de strictement aucun pouvoir, et c'est
heureux, vu comme nous agissons.
Donc, la "vitesse", pour les humains, n'est que
vaine agitation. Seuls les dictateurs nous poussent à nous agiter, et cela
n'est pas nouveau.
Sérénité et méditation valent mieux que force et que rage.
Il ne faut pas "perdre sa vie à la gagner".
"Il est dans l'intérêt d'un tyran de garder son
peuple pauvre, pour qu'il ne puisse pas se protéger par les armes, et qu'il
soit si occupé à ses tâches quotidiennes qu'il n'aie pas le temps pour la
rébellion." [Aristote]
17.
De la "catalyse" spirituelle
Un catalyseur est un élément qui doit obligatoirement être
présent pour qu'une réaction chimique se réalise, mais le
"catalyseur" ne fait pas partie du résultat, et son importance
matérielle (poids, volume) n'a rien à voir avec celle des "choses"
agissantes.
Dans cet ordre d'idées, on peut comprendre qu'en matière
d'esprit et de cosmogonie, se placer pour profiter des bienfaits des énergies
naturelles n'est pas une affaire de "force", mais une affaire de
savoir.
La catalyse transcendant le spirituel.
Repensons au "travel without moving": On ne
bouge pas, et pourtant on se rend bien là où on veut.
Il faut bien sûr savoir (le savoir, tout est là) que la
destination visée existe, même si on ne peut pas la voir avec les yeux, et il
faut aussi savoir que l'énergie universelle, les forces cosmiques qui ne
cessent de se mouvoir, peuvent constituer pour nous le véhicule adéquat sans
action matérielle de notre part.
On peut se référer aux fenêtres de lancement du monde de
l'astrométrie, qui permettent ou non, selon certaines conjonctures astrales,
d'introduire un mobile sur une trajectoire prédéterminée, avec toutes chances
d'arriver à un point choisi en amont par des opérateurs.
Dans l'univers spirituel abordable par l'humain, on dira
que le "catalyseur" se composera des savoirs d'un être, et de calculs
adéquats qu'il saura élaborer, pour se placer sur la "fenêtre de
lancement" cosmique lui permettant l'obtention de l'objectif qu'il se sera
élaboré.
Il s'agit de faire bon usage des énergies rémanentes de
l'univers, en "surfant" sur les structures du fatum, comme le goéland
utilise le vent, comme force principale par l'effet de laquelle il se déplace,
bien plus que sa modeste musculature, laquelle lui sert essentiellement en
matière directionnelle.
L'Homme serait-il plus bête que le goéland ?
Si le goéland ne décide pas de l'itinéraire, ni même de la
trajectoire qu'il suivra, c'est bien lui le "timonier", qui
manœuvrera pour se faire porter très exactement là où il l'aura décidé.
L'esprit, le savoir, (l'instinct dans le cas des animaux),
sont "la volonté qui conçoit et ordonne", et la puissance du fatum,
articulée par les énergies de l'univers sont les "forces qui obéissent et
exécutent." Ne pas s'essouffler en vain.
Utiliser "la force" (Celle du cosmos, de
l'univers, bien sûr, pas celle du film…)
L'idée de transcendance peut trouver une illustration dans
l'image du goéland, qui transcende sa force intrinsèque infinitésimale par le
judicieux positionnement qu'il sait adopter au sein de l'énergie extérieure
dans laquelle il est plongé par nature.
L'air, le vent, sont les "forces invisibles"
(d'un primaire point de vue oculaire) qui sont mises à profit par une catégorie
de "sachants".
L'instinct, pour l'oiseau, l'esprit et le savoir, pour
l'humain, sont le catalyseur qui permet au vivant d'obtenir des résultats sans
commune mesure avec ses propres forces.
Nul humain ne peut soulever des montagnes, de sa propre
force matérielle, mais il peut, s'il en a compris le sens, en ordonner l'action
à une puissance capable de le faire.
La "grosse machine" et la montagne auront alors
été instrumentées par la volonté d'un puissant "catalyseur" à la force matérielle intrinsèque pourtant
quasi nulle.
L'être humain, paradoxalement, est souvent imbu à tort de
ses capacités, d'un côté, mais aussi, à l'opposé, quelque peu complexé face aux
forces naturelles.
Il a grand peine à trouver son juste positionnement.
Parfois il ne saura pas faire "le geste qui
sauve", d'être incrédule à son propre propos, parfois il fera preuve d'un
touchant "donquichottisme", en allant défier des puissances
inaltérables de son fait…
Etre maître de soi-même, c'est maîtriser son propre
destin, orienter le fatum.
Grandeur et misère de notre condition !
La sérénité, dont il est beaucoup question ici, sera
l'état médian, raisonné donc raisonnable, d'un humain moyennement
"sachant" de sa condition, qui pourra se permettre d'agir sans crainte,
éventuellement envers et contre les diktats en cours au niveau sociétal.
Et qui saura aussi garder prudence pour ne pas
"tenter le diable", et qui saura, grande finalité, agir à l'image du
goéland, pour se faire porter par le fatum, sans embardées ni exigences
superfétatoires.
C'est l'éloge de la sagesse, direz vous, mais le sens du
propos consiste à vous dire que le "bon aboutissement" est à la
portée de chacun, de chacun sachant y faire.
A plusieurs reprises, dans le texte, le terme "sachant"
est utilisé. Pour vous qui lisez ceci, il paraît évident que votre maîtrise de
la langue française vous permet de définir le mot comme "quelqu'un qui
sait quelque chose".
Il m'a paru préférable d'écrire "sachant",
plutôt que "initié", terme à la signification voisine, dans mon
entendement, et dans l'esprit du présent ouvrage, mais trop connoté comme
émanant "d'instances" humaines organisées, auxquelles je récuse
absolument toute allégeance.
(Je pense, parmi bien d'autres, à mes copains de certaines
obédiences, qui ont bien le droit d'initier qui ils veulent, mais sans moi).
Cependant, fondamentalement, le terme "initié"
correspond bien à l'état de l'humain naturel et complet, qui s'est reconnu
lui-même, en ayant, par cela, eu l'immense sagesse de ne confier ce soin à
personne d'autre.
Initié à soi-même, Initié à la vie, initié de la vie,
initié du monde, initié de l'univers.
Un simple mortel, donc, parfait dans sa normalité
cosmogonique et maître de ses spécificités, lesquelles, si infimes qu'elles
puissent être, ne peuvent manquer d'exister, sans quoi le sujet de qui je parle
ne serait qu'un clone, une contrefaçon humanoïde d'homo sapiens.
(Il s'en fabrique des milliers chaque jour).
Exigeons le respect de notre droit d'exister individuellement,
et récusons les mesures dites "pour tous", réducteur, au profit d'un
"par chacun", vivifiant, concept beaucoup plus humain.
18.
De la dissolution de l'Intuitu personæ
Nous sommes bercés, depuis des décennies, dans une
civilisation pâlissante, par des relents croissants de collectivisme forcené,
de communautarisme, qui amènent les plus faibles d'entre nous à un conformisme
affligeant. "Faire comme tout le monde" est rassurant, être
"conforme" est exigé, être original est suspect.
En d'autres termes, exister tout court, selon son propre
ego est ressenti comme dangereuse déviance.
On vit dans une sorte de terreur larvée mais permanente.
De ce fait, la notion de "bien être", (par opposition à notre
"mal être"), pas si simples à définir en phrases, s'instille autour
de nous, et bien des initiatives s'articulent en fonction de cela.
La multitude de contraintes qui nous enserre, même si nous
"survivons", tant bien que mal, nous amène à un certain vertige, une
sorte de ressenti quasi claustrophobe, en matière sociétale.
Encerclés, incarcérés, noyés, dans un magma de facture
marécageuse, aux contours fluctuants, mais toujours agressant(s).
Selon les aléas de la vie, chacun sera amené à rechercher
un soutien, une écoute, un conseil de nature à permettre une amélioration.
Un problème de santé ? Il y a le médecin. Un problème
financier ? il y a le banquier. Un problème juridique ou judiciaire ? Il y a
l'avocat.
Un problème de religion ? Il y a le curé, le rabbi, le
pasteur, selon qui l'on est et comme l'on pense. Etc. etc.
Tant que le "problème" est connu de
l'architecture sociale, il y a, en principe, un opérateur fonctionnel censé
être apte à le traiter avec l'intéressé.
Mais qui traite l'angoisse existentielle, qui vous prend
aux tripes, sans que vous ne soyez en mesure d'en détecter les causes?
Qui vous aidera à gérer un "mal être" diffus,
complexe, protéiforme, mais bien réel et tenaillant?
Il n'y a aucun "officier civil" en charge de
cela, pour l'excellente raison que les tenants du totalitarismes aspirent à
vous voir dans cet état, qui vous rend docile à leurs ukases, ce qui vous amène
subrepticement à penser (bien à tort) qu'il n'y a pas de salut sans conformisme
collectif.
Pourtant, rien n'est plus contraire à l'être humain que le
conformisme à la loi des plus forts, et l'allégeance à son collectivisme
dévitalisant.
Il faut nous réveiller, exiger d'être soi-même, sans
notion de rébellion, bien sûr, et toujours respectueux de la liberté des
autres, mais en ne s'alignant surtout sur aucun modèle, en n'écoutant aucune
suggestion, ni "offre", surtout provenant d'une source plus ou moins
officielle ou mercantile, ou simplement "collective".
Celui qui est en recherche de son bien être perdu sera,
trop souvent, une proie toute désignée à d'autres prédateurs que ceux de
l'establishment: Les charlatans, les gourous, les marchands de rêve et
d'illusion.
Drogues chimiques ou mentales, mysticisme débridé
(sectes), etc.
Mettons nous bien dans l'idée que la vie est une auberge
espagnole, et que le seul principe en qui placer sa confiance réelle, c'est
soi-même.
Recherchons la dynamique des énergies universelles, comme
le goéland sait se glisser dans le sens du vent.
Mettons nous en condition "réceptive" quant aux
grands courants de l'univers, à la "voix" naturelle de la Terre, et
laissons nous guider, non pas par tel ou tel de nos semblables, mais par
l'Univers lui-même.
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Conclusion du moment
Il apparaît clairement que l'humain, de nos jours (été 2016) se trouve être à la fois
consommateur et consommé, en ceci qu'il est pourchassé par les
"marchands", acharnés à lui fourguer leurs produits, d'un côté, et
qu'il est introspecté, mesuré, sondé de toutes parts, réduit à l'état de
composante inerte d'une monstrueuse statistique, par ailleurs.
De plus il subit en permanence et de plein fouet des
conditionnements visant à le déshumaniser, à détruire toute caractéristique ou
toute volonté qui lui soit propre.
Il lui faut absolument "faire comme tout le
monde", et toute initiative personnelle lui sera interdite, reprochée avec
lourdes sanctions à la clé. Il est culpabilisé à chaque instant et de toutes
parts. Les puissances du moment ont réinventé le péché originel.
L'on n'est plus "une personne", en fait, l'on
n'est seulement qu'un "citoyen", totalement interchangeable avec
son alter ego, le premier venu. C'est à dire une vulgaire tête de bétail.
Le véritable terrorisme ne se caractérise pas par les
tristes exploits de quelques pauvres fous télécommandés, qui vont flinguer
quelques douzaines d'innocents dans la rue, mais provient des vrais
"donneurs d'ordre", les tenants du totalitarisme scientifique actuel,
comparativement à qui les tortionnaires de l'ex Union soviétique font figure
d'apprentis.
Dans ce décor, les névroses, les psychoses, le
"stress" sont devenus "l'ordre de choses", et la chasse aux
sorcières poursuivra les authentiques "hommes normaux", entendez ceux
qui sont (pour ce qu'il en reste), demeurés conformes aux caractéristiques de
l'espèce.
Je viens de nommer les survivants d'une espèce disparue.
La "liberté" est réellement devenue une
impasse et dotée en outre d'une interdiction d'usage Les choses sont donc bien claires pour qui a
conservé un peu de jugeote, ce qui n'est pas forcément le cas des
"autorités" locales de la ville de Maubeuge. (comme en atteste la photo
ci-contre)
Lisez ou relisez l'Apocalypse: Tous mes constats y
figurent en détail. Et, mieux encore: Réveillez vous et prenez votre destin en
mains. Chacun le peut, c'est certain.
La loi ? En voici
l'article unique:
"Nul
n'a de comptes à rendre à aucun de ses semblables, car la valeur de l'homme ne
dépend en aucun cas de la sanction des autres".
Didier FERET
Simple mortel